Janvier 2018 : L'Architecture de l'entre-deux guerres en 1200 planches

Janvier 2018 : L'Architecture de l'entre-deux guerres en 1200 planches

Parmi les dernières nouveautés mises en ligne figure l’Encyclopédie de l’architecture d’Albert Morancé qui présente des réalisations d’architectes du courant moderniste à travers les travaux de : Bonnier, Hennebique, les frères Luckhart, Le Corbusier, Lurçat, Neutra, Roux Spitz...

Durant une décennie, plus exactement de 1929 à 1939, Morancé va éditer sous la forme de 12 portefeuilles de 100 planches chacun l’Encyclopédie de l’architecture, Constructions modernes.

Cette publication est constituée essentiellement de photographies auxquelles sont parfois joints plans ou croquis. Les photographies sont imprimées en phototypie et la quasi-totalité est en noir et blanc. La couleur est rare de même que la personne humaine. C’est donc le bâtiment lui-même qui est mis en valeur aussi bien extérieurement qu’intérieurement. La qualité des clichés et des cadrages confère une certaine solennité. Les constructions modernes de l’entre-deux guerres sont réparties en une vingtaine de rubriques qui balayent tous les domaines : de la villa à l’immeuble de rapport, de l’usine au bâtiment administratif, du théâtre à l’église, de l’école à l’aéroport… Cet ensemble constitue aussi un panorama exhaustif des architectes de l’époque. La plupart des réalisations présentées étant en France, il est logique que la majorité des architectes soient français mais de nombreux architectes européens et leurs réalisations sont néanmoins cités de même que quelques architectes nord-américains. Parmi tous ces noms, certains reviennent plus fréquemment tels les français Auguste Perret (1874-1954), Urbain Cassan (1890-1979), Henri Pacon (1882-1946), les suisses Le Corbusier (1887-1965) et Pierre Jeanneret (1896-1967), l’américain Richard Neutra (1892-1970).

Un quatrième architecte français est lui aussi régulièrement cité. Il s’agit de Michel Roux-Spitz (1888-1957). L’encyclopédie présente une dizaine de ses réalisations tout au long des 12 tomes ce qui montre la place centrale occupée par cet architecte à l’époque. Elève de Tony Garnier (1869-1948) à Lyon, prix de Rome en 1920, Michel Roux-Spitz exercera outre son métier d’architecte, les fonctions de rédacteur en chef de revues d’architecture et de professeur à l’Ecole nationale des beaux-arts. En 1932, il est nommé architecte en chef de la Bibliothèque nationale de France. Sur une période de 25 années, il réalisera entre autres, les 2 étages de magasins sous le magasin central de Henri Labrouste et la surélévation de ce même magasin, le Département des estampes et le Département des cartes et plans dans le très ancien hôtel Tubeuf, œuvre de Jean Thiriot (1590-1649). Il réalisera également le dépôt annexe de Versailles qui apparaît dans le tome VIII de cette encyclopédie.

Cette même encyclopédie signale dans son tome III une réalisation de Paul Bigot (1870-1942) qui n’est autre que l’Institut d’art et d’archéologie. Ce bâtiment fut érigé entre 1925 et 1928 pour accueillir la Bibliothèque d’art et d’archéologie (BAA), héritière de la bibliothèque de Jacques Doucet (1853-1929) donnée à l’Etat en 1917 et jusque-là installée dans l’hôtel Salomon de Rothschild. La BAA occupera le bâtiment de 1936 à 1993, bâtiment qu’elle quittera pour s’installer sur le site Richelieu et pour devenir en 2003 la bibliothèque de l’INHA.